Analyse récente et réaliste Auj. à 20:55
Le Décollage tant attendu de NicOx
Quand la conjoncture est mauvaise, il est judicieux pour un investisseur de s'intéresser aux sociétés qui n'y sont pas trop sensibles. Or, une chose est à peu près certaine, la progression du cours boursier de NicOx d'ici 5 ans devra moins à l'évolution du PIB américain qu'à la capacité de la société à transformer en cash son expertise en matière de développement de composés donneurs d’Oxide Nitrique !
Vous n'avez pas tout compris ? Bienvenue dans le monde des "biotechs", ces valeurs boursières d'un genre bien particulier, où aucun ratio financier traditionnel ne peut valablement expliquer le cours d'un titre. Tout le problème est d'évaluer le potentiel de chiffre d'affaires que les molécules développées par une société. Celle sur laquelle se fonde les espoirs les plus importants des dirigeants et actionnaires de NicOx s'appelle Naproxcinod et vise à traiter en particulier les différents types d’arthrose et soulager les douleurs associées. Un marché - malheureusement ! - porteur, puisque le vieillissement croissant de la population double le nombre de patients en une décennie !
La Naproxcinod a fait l’objet de résultats positifs de fin de phase III ainsi que des résultats positifs complémentaires (MAPA).
De multiples présentations ont eu lieu dans les plus grands congrès médicaux mondiaux, afin de présenter le profil d’utilité et de sécurité du Naproxcinod.
Contrairement aux produits concurrents, le Naproxcinod apporte une preuve incontournable d’absence d’effets gastro-intestinaux ainsi que, et c’est le plus important, l’absence d’élévation de pression artérielle systolique, ce qui n’est pas le cas des produits concurrents, génériques ou pas.
La « preuve produit » du Naproxcinod est de soulager des patients qui, du fait de leur âge, sont sujets à des risques cardio-vasculaires, gastriques, et souffrent en général de pression artérielle élevée.
Si NicOx transforme l'essai en franchissant les dernières étapes nécessaires à la commercialisation, le produit pourrait faire l'objet d’un marché monopolistique, d’autant plus que pour s’assurer la place de leader, la société NicOx n’a pas hésité à acquérir le portefeuille de brevets de l’américain Nitromed, couvrant des composés donneurs d’oxyde nitrique.
NicOx serait alors assuré de mettre sur le marché un produit unique et sans équivalent au potentiel de chiffre d’affaire estimé au bas mot à un milliard de dollars, un « blockbuster » dans le language des initiés.
Evidemment, un tel jackpot n'est jamais assuré avant la commercialisation effective du produit et investir dans une "biotech" reste un sport réservé aux amateurs de sensations fortes.
Pour espérer réussir, la Direction de NicOx a une stratégie bien définie.
La transformation de se laboratoire de recherche en véritable société biopharmaceutique intégrée passe par des partenariats, au moins en Europe et aux USA.
Les discussions sont encore en cours mais certains investisseurs, déçus par l’allongement des échéances, subissent cette attente de l’annonce du partenariat tant attendu aux USA, qui permettra bien évidemment de préparer le business plan de la commercialisation.
De plus, le dépôt du dossier d’autorisation de mise sur le marché du Naproxcinod auprès de la Federal Drug Administration (FDA), qui doit être annoncé cet été, doit être un gage pour le ou les partenaires.
Mais la société NicOx a également d’autres œufs dans son panier !
On n’occultera pas, par exemple, l’initialisation des études pour un candidat –médicament (le composé NCX 6560) destiné à concurrencer le Lipitor (CA 12,4 milliards de dollars en 2008 !) et dont les résultats précliniques prometteurs suggèrent que ce composé pourrait inhiber certaines étapes du développement de l’arthérosclérose.
Idem pour l’antihypertenseur-NO pour le traitement de l’hypertension, ainsi que pour le PF-03187207 pour le traitement du glaucome, en partenariat avec Pfizer.
La société NicOx, après de lourds investissements, approche donc de sa maturité. Et elle n'a aucun souci financier à court terme, avec une trésorerie nette qui représente 75 millions d'euros, soit plus de 1,5 ans de dépenses de recherche-développement, sachant que la fin de maturité des études du Naproxcinod ralentie maintenant le rythme de ces charges.
NicOx n’a jamais été aussi proche aujourd’hui de ce tournant radical qu’elle attend depuis de nombreuses années.
Lorsque les derniers doutes sur l’autorisation de mise sur le marché et sur les partenariats commerciaux seront levés, NicOx pourra enfin jouer dans la cour des grands.