Dernière heure :NicOx avance vers l'intégration sous le feu des interrogations
Une DILUTION d'environ 35 % pour les ACTIONNAIRES
--> En gros, on fait directement dans le sensationnel : on dilue de 35% direct (personne n'en sait vraiment quelque chose, mais chaque analyste y va de son petit avis)
Quels signes NicOx envoie-t-elle aujourd'hui en levant des fonds alors qu'elle n'en aurait pas fondamentalement besoin ? Telle est la question qui sème le doute au sein de la communauté des analystes au lendemain de l'annonce du placement privé de la biotech française cotée sur Euronext. La firme, qui disposait de 66,8 millions d'euros de trésorerie fin septembre, vient d'annoncer qu'elle souhaitait lever 100 millions d'euros, en deux étapes, afin de financer le lancement aux États-Unis de son anti-inflammatoire phare, le naproxcinod.
--> Le début de cette partie révèle immédiatement le problème structurel qui agit en permanence sur le cours de NicOx en actionnant la manette "volatilité". A chaque nouvelle, personne ne comprend quoi que ce soit à MG. Mais en fait, est ce que le fond du problème est lié au fait qu'MG n'est pas clair (à défaut que personne n'écoute ce qu'il dit), ou au fait qu'MG ne fait pas comme les analystes auraient aimé qu'il fasse ? Je pense très honnêtement un peu des 2. Les analystes se sentent obligés de donner des conseils à MG tellement de manière générale, ils pensent savoir mieux que lui comment diriger une société. Mais à contrario, MG et surtout KH n'ont pas toujours étaient des modèles de clarteté avec les marchés financiers... Un partout, la balle au centre.
Le premier volet du refinancement, qui a été conclu mercredi 18 novembre, a consisté en un placement privé sous la forme d'une construction de livre d'ordres accélérée d'un montant de 30 millions d'euros. Sur cette somme, 20 millions d'euros ont été apportés par le Fonds stratégique d'investissement (FSI) français (1), qui devient ainsi, avec 5,1 % du capital, le premier actionnaire de NicOx, devant Pfizer (2,8 %) et Michele Garulfi, le CEO (1,58 %). La suite des opérations devrait être conclue dans les jours à venir, en réalisant une augmentation de capital de l'ordre de 70 millions d'euros avec maintien du droit préférentiel de souscription des actionnaires actuels.
--> voilà excatement ce qu'on sait à ce jour. Donc la dillution de 35%... c'est au bon vouloir du journaliste qui écrit l'article. Pour autant, je pense qu'effectivement, les 35% ne seront pas loin de la vérité, et je m'en réjouis (j'ai expliqué dans un autre post le pourquoi de mon "réjouis").
« Au-delà de la démonstration que NicOx attire toujours, la question de l'utilisation de ces fonds reste entière. J'ai beau tourner le problème dans tous les sens, je ne comprends vraiment pas cette opération », nous a confié un analyste, sous couvert d'anonymat.
--> La classe internationale : Sous couvert d'anonymat. Ca pourrait être ma petite soeur que personne n'en saurait rien. Pas besoin de tourner le problème dans tous les sens, il suffit juste d'écouter le discours d'MG qui a toujours dit vouloir avoir la main sur les spécialistes. Il se les paye ajd. Je ne voix pas ce qu'il y a de compliqué à comprendre. En revanche, c'est certain que ces analystes ne feront pas d'argent à court terme sur NicOx, forcément, ça les chagrine. Mais continuons...
« Quoi qu'il arrive, NicOx devra trouver un partenaire pour lancer son naproxcinod, et ce rapidement. Ce partenariat apportera un upfront qui devrait tourner autour de 100 millions d'euros. Cette somme sera largement suffisante pour lancer une force de vente de spécialistes, comme le souhaite le CEO. Dans ce cas, lever de l'argent devient inutile et même risqué puisque cela va diluer l'actionnariat actuel de l'ordre de 35 % ».
--> Et vladadam... on commence bien et ça fini mal... NicOx trouvera un partenarire pour les généralistes, et se garde sa propre force de vente pour les spécialistes... L'argent qu'il récupéra de l'upfront servira à relancer sa "Deming's Wheel" et remplir à nouveau son pipeline, assurer sa partie sur les spécialistes, et surtout,
avoir de quoi négocier les autres partenariats (cf la réflexion globale plus bas de Laurent Arthaud).
Parmi les réponses apportées par le management, Michele Garulfi, décontenancé par les réactions des analystes, s'insurge : « Préparer le lancement d'un produit, en achetant la matière première, en réalisant le prémarketing et en organisant des réunions avec les médecins coûte très cher. Pour le Celebrex®, qui est le concurrent direct du naproxcinod, Pfizer a par exemple dépensé près de 550 millions d'euros l'année précédant le lancement ».
--> Bon MG pourrait aussi comprendre qu'une dillution, même créatrice de valeur, à première vue, fait toujours mal quand ça fait plusieurs dizaines de mois que le cours ne décolle pas. En revanche, je suis à fond dans son sens quand il dit qu'il ne comprend pas que
ces et ses décisions prises ne soient pas mieux perçues. Et la remarque d'MG ci-dessus met clairement en lumière ce point bien précis : sa culture et son appréhension du milieu pharmaceutique, et plus particulièrement celui relatif au lancement d'une molécule. Les analystes la plus part du temps restent cloisonnés à leur fichier excel, dans lesquels ils remplissent des casses, qui sont injectées dans une formule et qui donne un résultat. En soit, rien de choquant, mais c'est précisement ce genre d'approche que les analystes ont eu vis à vis des subprimes, de la titrisation, etc... et on a connu le résultat. Alors je ne dis pas là que tous les analystes sont des cruches loin de là, mais je constate quand même, après avoir parcouru finement et à plusieurs reprises pas mal d'analyses publiées que volontairement (ou pas...), ils occultent en permanence ce genre de chose (coût de l'approvisionnement par exemple, préparation marketing, etc). MG fait les choses en grand, soyons en fier, non ? Quand il fait des congrès, ou qu'il participe à des conférences, les stands ont de la gueule et souvent proche de gros labo (la dernière en date, NicOx "squattait" juste à coté d'Abbott...). De plus, agir comme ça, permet à MG de continuer à avancer sans le partenaire. Plus ça va, plus le futur partenaire va "cracher" de l'argent, car le naproxcinod, c'est un superbe médicament et c'est pas les analystes qui le disent, mais celui qui a eu la peau du Vioxx et ça tout le monde le zap en permanence. Chacun son métier. Sur les fondamentaux scientifiques, ce sont les médecins / chercheurs / spécialistes qui sont capables de juger, sur les fondamentaux financiers, les analystes / experts financiers ... Autrement dit, quand on lit que Besserve dit "fin du rêve du Naproxcinod", moi ça me fait vraiment rire et me faire dire que lui en tout cas, son niveau de crédibilité est proche de la température actuelle dans l'antartique nord.
Du côté du FSI, Laurent Arthaud, directeur du fonds biotech, justifie l'investissement en soulignant que « détenir une trésorerie solide, pour amorcer des pourparlers avec des partenaires pharmaceutiques, est un pré-requis primordial pour négocier au mieux les termes financiers, et notamment le taux de royalties ».
--> Cette phrase montre 2 choses :
a) Besserve dans son analyse (
La nouvelle analyse de la SG :) ment clairement. Le FSI ne vient pas pour aider NicOx à se passer du Naproxcinod qui serait en fait un médicament de merde. Mais bien pour l'aider à renforcer sa position dans les négociations
b) On comprend tout de suite que le FSI a la même vision que NicOx sur le développement de la société. En effet, il insiste bien sur le taux de royalties, c'est à dire le futur revenue réccurent de NicOx lié aux ventes du naproxcinod.
Des arguments fragilisés par le fait qu'une biotech, même avec plusieurs millions d'euros de cash, ne peut se permettre d'attendre trop longtemps pour signer un deal, car chaque mois de tractation est un mois d'exclusivité en moins pour son brevet. Pour comprendre donc la levée de ce jour, il faut peut-être regarder de plus près l'actionnariat très épars de NicOx, sa valeur concentrée à près de 70 % sur un seul produit, et confronter tout cela aux ambitions du P-dg de la firme, qui souhaite faire de sa société une biopharma pleinement intégrée.
--> Il me semble que cette partie est claire :
a) Elle sous entendu que le FSI juge que NicOx est une société stratégique pour l'industrie FR
b) Qu'il ne faut plus trop attendre, car il est clair qu'un mois de retards de commercialisation, sur un revenu de 1 milliard / an, ça fait désordre...
c) ça peut sous entendre qu'on aurait une surprise relative au point bloquant mis en avant par les analystes, qui soit dit en passant, prendrait tout le monde à contre pied (pour le point bloquant, je vous laisser deviner
)
Clairement, il y a une envie commune de se magner le train, et de protéger une société stratégique.
Faire entrer le FSI, qui réalise là un investissement sans trop de risques, et enlever une partie du côté spéculatif du titre, pourrait être une stratégie préparée dans le but d'éviter une absorption globale par une pharma. Comment le management de NicOx pourrait-il, sans cela, retenir ses actionnaires devant un chèque potentiel qui pourrait dépasser les 600 millions d'euros ?
--> On en revient toujours au même point. Faire de l'argent en un laps de temps le plus cours possible. C'est peut-être ça aussi qui énerve beaucoup d'actionnaires pro et particuliers. Certains ont peut etre trop investi sur cette valeur en méconnaissant le business d'une biotech, et en sous estimant à CT le discours d'MG (pourtant clair depuis le discours de 2007). Personnellement, en tant qu'actionnaire, je supporte l'AK avec plaisir (même si l'effet dilutif CT me froisse), en revanche, me faire manger pour 600m€ avec un tel médicament, au secours, mais ce serait un scandale. Alors, si justement, le FSI pouvait faire gicler toutes les abeilles qui pensent pouvoir butiner du miel quand bon leur semble, alors j'en serait heureux.
Allez voir les actionnaires qui ont souscrit à l'AK de CIT (qui devait ne pas faire faillite car 2 Big 2 fall), aller voir les actionnaires de NVAX (en ce moment), etc... On se prend une AK avant un décollage en ligne droite. Le "Boss" nous propose de se goinfrer une dernière fois, alors quoi faire ? Moi, je vais faire mon gourmand... Même si financièrement, ça peut impliquer un petit sacrifice, mais quelle belle probabilité de bénéfice
.
(1) - Lire « France : le FSI arrive, le problème de fonds reste ! » dans le n°421 de Bf du 08/06/2009
Juliette Lemaignen,
[email protected]
© Bf n°439 du 23/11/2009[/quote]