Qualche giorno fa era comparsa la notizia di una nuova iniziativa di Groupama. La riporto qui sotto, facendola seguire da un'altra (a mio avviso comunque interessante per chi investe in banche francesi) che la riprende:
19/04 | 16:53
Groupama AM se lance dans le prêt direct à l'économie
La société de gestion de l'assureur Groupama a annoncé jeudi qu'elle se lançait dans le financement direct à l'économie pour répondre à un besoin grandissant que les banques ne peuvent plus satisfaire en raison des exigences sévères en capital que leur imposent les nouvelles régulations prudentielles.
Jean-Marie Catala, directeur général délégué de Groupama Asset Management, a précisé qu'un fonds, créé en partenariat avec Acofi, une petite société de gestion et services financiers, a commencé ce jeudi à collecter des capitaux afin de financer des projets d'immobilier de bureaux en France.
Les nouvelles exigences en fonds propres pour les banques (Bâle III) et pour les assureurs (Solvency II) "sont les deux meilleurs amis des fonds de prêts directs à l'économie", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse.
Ce fonds commun de titrisation (FCT) sera clos dès que la collecte atteindra 400 millions, soit au plus tard en juin prochain.
Jean-Marie Catala a indiqué que 141 milliards d'euros de prêts d'immobilier commercial arrivent à échéance en 2012 en Europe, dont 15% en France.
Il n'a pas exclu que Groupama AM, qui se lance pour la première fois dans l'activité dite de "private loan", élargisse ce type de financement au secteur des entreprises ou des LBO (montages d'acquisition de société par endettement à effet de levier, qui avaient proliféré avant la crise financière de 2008).
"Pour l'instant, nous sommes prudents et commençons par du prêt à de l'immobilier de bureaux de bonne qualité, dont nous sommes sûrs du collatéral", a-t-il dit.
Thibault de Saint Priest, associé gérant d'Acofi, a expliqué que les investisseurs qui souscriraient au FCT toucheraient une rémunération variable (taux Euribor 3 mois plus 150 points de base) à laquelle pourrait s'ajouter un "boni de liquidation" en fin de vie du fonds, en 2019.
Il a ajouté que l'investissement serait réalisé sur une période de 18 mois et porterait pour 90% sur le marché primaire des prêts et pour 10% sur le marché secondaire.
"Nous voulons participer aux détails du montage", a dit Thibault de Saint Priest en ajoutant que, y compris sur le marché secondaire, le fonds s'assurerait de la qualité du bien financé en particulier d'un flux de loyers couvrant au moins 1,7 fois les intérêts.
Le montant du prêt financé ne devra pas dépasser 65% de la valeur du bien.
La crise financière de 2008 et les nouvelles règles prudentielles adoptées par les autorités de régulation ont eu pour effet de réduire le crédit bancaire et d'en augmenter le coût. De ce fait, des sociétés de gestion, à la recherche de rendement et de diversification de leurs portefeuilles, se substituent aux banques et prêtent quasi-directement à l'économie.
Ainsi Tikehau Capital, qui entend faire de cette activité un axe de son développement, a réalisé plusieurs opérations en 2011, dont le financement d'une entreprise de cliniques privées françaises, Vitalia, détenue par le fonds de Private Equity américaine Blackstone.
Les banques françaises à l'aube d'une vaste restructuration
Pascale Besses-Boumard
Les établissements français vont devoir tirer les leçons de la crise de ces trois dernières années. Leur cours de Bourse constitue l'une de leurs principales faiblesses. Cette réorganisation pourrait passer par un rapprochement de leurs activité d'investissement, sous la houlette des politiques.
Jamais campagne électorale n’aura autant mis en lumière le secteur de la finance. Il faut dire qu’entre la crise des subprimes en 2007, le dépôt de bilan de la banque américaine Lehman Brothers en 2008 et la crise de la dette des pays européens depuis deux ans, les Français ont pris l’habitude de se lever tous les matins avec l’assurance de découvrir de nouvelles catastrophes financières soit pour les Etats, soit pour leurs banques, sans parler des scandales des bonus mirifiques de certains traders ou du salaire hors norme de banquiers ayant laissé exangue les établissements qu’ils dirigeaient.
Dans ce contexte pour le moins électrique pour tous les établissements bancaires (certains journaux n’hésitent plus à qualifier ces professionnels de «banksters »), il ne fait aucun doute qu’un remodelage du paysage actuel s’avère inéluctable.
Réfléchir à un nouveau périmètre
Et ce, pour deux raisons :
D’abord parce que la réflexion déjà menée en Grande Bretagne et aux Etats-Unis dans le cadre des lois Vickers et Volker ne peut être repoussée d’un revers de la main par la France. Vu les difficultés connues par les plus grands noms du secteur ces dernières années et le niveau de risque que fait toujours encourir certaines activités, ces banques vont bel et bien devoir revoir le périmètre de leurs différentes branches.
L’interdiction d’opérer des activités de trading pour compte propre comme le propose la solution américaine serait, certes, la plus indolore pour tout le monde. Le projet de séparer les activités de détail de celles de banque d’investissements, comme l’évoque la solution britannique, est d’une autre dimension. Et impliquerait une très profonde refonte de la structure de tous les établissements français, de leur façon de travailler et de leurs schémas sociaux. Raison pour laquelle, les dirigeants actuels s’arqueboutent plus que jamais sur les vertus du modèle de banque universelle.
« Cette hypothèse suppose en effet une vaste réorganisation au sein des banques. Et pose de nombreuses questions. Quel découpage opérer entre les différentes activités, comment, avec quel statut juridique pour les entités séparées ? Sachant qu’une telle décision impliquerait de nouveaux schémas de gouvernance et pourrait faire naître des déséquilibres temporaires ou structurels », estime Rémi Legrand, associé chez Eurogroup Consulting, pour qui cette séparation serait encore plus délicate pour les groupes mutualistes aux organes décisionnels très complexes.
Des cours de Bourse calamiteux
Deuxième raison à cette inévitable reconfiguration : les cours de Bourse de tous les acteurs du secteur. Tous les titres bancaires sont effectivement aujourd’hui à la cave. Si l’on regarde leur performance sur cinq ans, ils perdent tous entre 60% et 80%...Le crédit Agricole, par exemple, entré en 2001 sur la base de 17 euros ne vaut plus que 3,65 euros après en avoir valu jusqu’à 33. Société Générale n’est pas mieux lotie du haut de son titre à 17,40 euros après des sommets à 143 euros. Les capitalisations boursière de tous ces mastodontes se sont donc dramatiquement affaiblies (BNP Paribas ne vaut que 36 milliards, Société générale, 14 milliards, Crédit Agricole 10 milliards et Natixis 7,2 milliards). Fragilisant ces anciennes vedettes de la cote. Un risque que ne pourront ignorer les futures instances dirigeantes du pays et qui devra être prioritairement réglé sous peine de voir des fonds vautours ou exotiques s’emparer de paquets de titres suffisamment importants pour imposer leur vues stratégiques.
« Les banques doivent impérativement restaurer leur image. Pour ce faire, il leur faut d’ores et déjà réfléchir à une refonte de leur modèle. Celle-ci pourrait passer par des rapprochements d’activité. Pourquoi pas de leurs branches BFI. Ce rapprochement serait l’œuvre d’une volonté politique forte », assure Rémi Legrand. On peut aussi imaginer des processus de restructuration à l’international recadrant les ambitions desfFrançais à l’étranger.
De l’avis de cet expert, si reconfiguration il y a, elle devrait très certainement se faire à l’échelle nationale. Les autres établissements bancaires européens ont déjà fait le plein d’acquisitions. Ils sont, de toute façon, eux aussi dans la tourmente de la crise de l’euro et ont d’autres chats à fouetter. A commencer par les banques italiennes et espagnoles. Quant aux allemandes, elles n’ont jamais vraiment eu d’ambitions hégémoniques en France.
Une nouvelle montée du risque serait intenable
Une chose est sûre : les établissements bancaires ne pourront pas subir de plein fouet un nouveau coup de grisou sur leur cours de Bourse. Une nouvelle montée du risque ne sera pas tenable. Et la meilleure façon de régler de tels problèmes est bien évidemment de les anticiper. D’où le besoin urgent de restructuration de tout le tissu bancaire français. Et ce d’autant plus que ces groupes doivent faire face à de nouveaux challenges. Au premier rang desquels la volonté manifeste des assureurs de se positionner sur le marché des crédits aux entreprises, comme le démontre l’initiative de Groupama qui vient d’annoncer la création d’un fonds commun de titrisation à cet effet. Initiative susceptible de faire de nombreux émules. Il y a aussi toute la problématique du paiement sans contact, via smartphones. Ce sujet préoccupe d’autant plus les banquiers qu’il est susceptible de leur échapper compte tenu de l’efficacité et la rapidité de réaction des acteurs en présence.
Otages des nouvelles macro-économiques
En attendant cette restructuration, les titres bancaires sont plus que jamais les otages des différentes annonces macro économiques en provenance de Bruxelles, Francfort ou Londres. Leur sensibilité à toutes les problématiques d’endettement, obligataires mais aussi politiques leur confère aujourd’hui une volatilité hors norme. Volatilité qui contribue d’ailleurs à leur mauvaise réputation, les gérants de portefeuille fuyant les valeurs les pus instables. « Il est sûr et certain que les politiques ne pourront laisser en l’état une telle instabilité. Et c’est sous l’impulsion politique que la restructuration sera opérée », lance l’associé d’Eurogroup Consulting.
20/04/2012