tommy271
Forumer storico
Zone euro : Berlin veut faire payer le privé
http://plus.lefigaro.fr/tag/wolfgang-schauble
Par Alexandrine Bouilhet
02/11/2010 | Mise à jour : 19:26
Le ministre allemand des Finances a dévoilé, mardi à Paris, sa vision du futur mécanisme de «résolution des crises».
Après un mois passé à l'hôpital, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, était mardi à Paris pour célébrer les vingt ans de la réunification allemande, devant un parterre d'étudiants, d'hommes politiques et d'hommes d'affaires français réunis pour l'occasion à la Sorbonne. Négociateur du traité de réunification en 1989, pilier de la démocratie chrétienne allemande, le ministre des Finances d'Angela Merkel a surtout profité de sa visite à Paris pour parler de l'actualité la plus brûlante, notamment de la crise de la dette dans la zone euro.
Ardent défenseur de l'orthodoxie financière, et partisan convaincu du remède de cheval pour guérir les maux de l'Euroland, Wolfgang Schäuble a détaillé sa vision du mécanisme de résolution des crises, décidé la semaine dernière par le Conseil européen. Les Vingt-Sept se sont mis d'accord sur les principes, mais se sont laissé deux mois pour en dévoiler les détails, ce qui ne manque pas d'inquiéter les marchés (lire ci-dessous).
Sans surprise, Wolfgang Schäuble défend une vision très stricte du mécanisme de sauvetage européen. Outre à des sanctions financières, il est favorable à la privation des droits de vote au Conseil européen pour les pays qui ne respectent pas la discipline budgétaire imposée par leurs pairs. L'expression «faillite ordonnée» ou «restructuration» n'est pas prononcée, mais elle transpire entre les lignes.
«Le rééchelonnement désordonné des dettes d'un pays devrait être évité, a affirmé le ministre allemand, mais les États qui rencontrent des difficultés financières ne peuvent pas s'attendre à ce que la Communauté les aide sans conditions.»
Après 2013, le sauvetage européen ne sera plus synonyme d'assurance tous risques, comme c'est aujourd'hui le cas avec le Fonds européen de stabilisation financière. «La participation du secteur privé doit être un élément central du mécanisme, assure-t-il. Les détenteurs d'obligations d'État reçoivent une prime de risque, mais en cas de crise, ils doivent effectivement supporter ce risque, ce qui ménage en même temps le contribuable.»
Halte aux spéculateurs
Quitte à accroître la volatilité des marchés, qui redoutent des pertes en capital pour les détenteurs d'obligations d'État à l'occasion des sauvetages futurs, Wolfgang Schäuble se lance : «L'Union monétaire n'a jamais été conçue comme un modèle d'enrichissement pour les spéculateurs financiers. Ce n'est pas non plus un système de répartition des pays riches vers les pays plus pauvres dans le cadre d'une union de transferts.» La version allemande du prochain amendement au traité est posée. Elle est très claire. Attaché à la clause de «no bail out» (principe de non-renflouement), qui restera inscrite dans le traité, Berlin veut y ajouter un mécanisme de restructuration, ce qui ne laissera pas indemnes les détenteurs privés d'obligations, notamment les banques et les assurances.
Wolfgang Schäuble a également profité de sa présence à Paris pour défendre l'excellence du modèle économique allemand, basé sur les exportations et la compétitivité, mais critiqué en France parce qu'il négligerait les salaires et la consommation. «L'Allemagne s'est imposée des réformes structurelles qui ont contribué à la compétitivité de l'Union européenne», a-t-il rappelé. Une façon polie de dire que l'Allemagne, forte de sa croissance retrouvée, ne renoncera pas à son modèle, n'en déplaise à ses voisins.
(Le Figaro)
http://plus.lefigaro.fr/tag/wolfgang-schauble
Par Alexandrine Bouilhet
02/11/2010 | Mise à jour : 19:26
Le ministre allemand des Finances a dévoilé, mardi à Paris, sa vision du futur mécanisme de «résolution des crises».
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Ardent défenseur de l'orthodoxie financière, et partisan convaincu du remède de cheval pour guérir les maux de l'Euroland, Wolfgang Schäuble a détaillé sa vision du mécanisme de résolution des crises, décidé la semaine dernière par le Conseil européen. Les Vingt-Sept se sont mis d'accord sur les principes, mais se sont laissé deux mois pour en dévoiler les détails, ce qui ne manque pas d'inquiéter les marchés (lire ci-dessous).
Sans surprise, Wolfgang Schäuble défend une vision très stricte du mécanisme de sauvetage européen. Outre à des sanctions financières, il est favorable à la privation des droits de vote au Conseil européen pour les pays qui ne respectent pas la discipline budgétaire imposée par leurs pairs. L'expression «faillite ordonnée» ou «restructuration» n'est pas prononcée, mais elle transpire entre les lignes.
«Le rééchelonnement désordonné des dettes d'un pays devrait être évité, a affirmé le ministre allemand, mais les États qui rencontrent des difficultés financières ne peuvent pas s'attendre à ce que la Communauté les aide sans conditions.»
Après 2013, le sauvetage européen ne sera plus synonyme d'assurance tous risques, comme c'est aujourd'hui le cas avec le Fonds européen de stabilisation financière. «La participation du secteur privé doit être un élément central du mécanisme, assure-t-il. Les détenteurs d'obligations d'État reçoivent une prime de risque, mais en cas de crise, ils doivent effectivement supporter ce risque, ce qui ménage en même temps le contribuable.»
Halte aux spéculateurs
Quitte à accroître la volatilité des marchés, qui redoutent des pertes en capital pour les détenteurs d'obligations d'État à l'occasion des sauvetages futurs, Wolfgang Schäuble se lance : «L'Union monétaire n'a jamais été conçue comme un modèle d'enrichissement pour les spéculateurs financiers. Ce n'est pas non plus un système de répartition des pays riches vers les pays plus pauvres dans le cadre d'une union de transferts.» La version allemande du prochain amendement au traité est posée. Elle est très claire. Attaché à la clause de «no bail out» (principe de non-renflouement), qui restera inscrite dans le traité, Berlin veut y ajouter un mécanisme de restructuration, ce qui ne laissera pas indemnes les détenteurs privés d'obligations, notamment les banques et les assurances.
Wolfgang Schäuble a également profité de sa présence à Paris pour défendre l'excellence du modèle économique allemand, basé sur les exportations et la compétitivité, mais critiqué en France parce qu'il négligerait les salaires et la consommation. «L'Allemagne s'est imposée des réformes structurelles qui ont contribué à la compétitivité de l'Union européenne», a-t-il rappelé. Une façon polie de dire que l'Allemagne, forte de sa croissance retrouvée, ne renoncera pas à son modèle, n'en déplaise à ses voisins.
(Le Figaro)