Mis à jour le 01/03/2014 à 06:07 Publié le 01/03/2014 à 06:14 par Pierre-Louis Germain
Nous avons été trop pessimistes sur l’action Nicox. Malgré des perspectives limitées, le cours de Bourse résiste. Les actionnaires peuvent même croire en une bonne nouvelle cette année.
(DR)
En conseillant de vendre l’action Nicox en juin 2009, nous avions été bien inspirés. Elle cotait encore plus de 9 euros. Depuis, le cours de Bourse s’est effondré mais notre défiance est restée totale. Ainsi, le 25 octobre dernier, nous avons encore conseillé de vendre, à 2,51 euros. Le titre a pourtant tenu bon et même regagné un peu de terrain. (voir cours Nicox)
Nicox a tourné une page symbolique de son histoire en annonçant mi-février, la cession à titre exclusif des droits du Naproxcinod. Le repreneur, un partenaire financier non identifié, pourra procéder à des évaluations du développement potentiel du Naproxcinod dans toutes les aires thérapeutiques, à l’exception de l'ophtalmologie où un accord a déjà été passé avec le laboratoire américain Bausch&Lomb. L'évaluation ciblera initialement la dystrophie musculaire de Duchenne, une indication où le Naproxcinod a obtenu, en octobre, des autorités européennes, le statut de médicament orphelin. Celui-ci lui assure de nombreuses facilités pour le développement et la commercialisation, dont des subventions potentielles, une assistance à l’élaboration de protocoles, une procédure centralisée d’autorisation de mise sur le marché à l'échelle européenne et un droit d'exclusivité de dix ans.
Naproxcinod a été le fil d’Ariane de la turbulente vie de Nicox. Cet anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) basée sur la technologie des « donneurs d’oxyde nitrique » a fait l’objet de deux tentatives de développement clinique. Leur échec a débouché sur un effondrement du titre en 2003 puis, à nouveau, en 2010. Cette annonce semble promettre à Naproxcinod une énième « nouvelle vie ». Elle n'a cependant pas eu d'impact boursier. En effet, une mise sur le marché dans la dystrophie musculaire de Duchenne n'est pas envisageable avant de très longues années, et les chances de succès sont difficiles à évaluer à ce stade.
En revanche, le programme de développement du Naproxinod dans le glaucome, mené par Bausch&Lomb, est entré en phase finale (III) des essais cliniques début 2013. C’est le seul espoir tangible d'un retour sur investissement pour les actionnaires de Nicox, à court terme, alors que les autres projets en ophtalmologie sont encore peu avancés. Les résultats, communiqués par Bausch&Lomb, sont attendus cette année. La probabilité de succès est estimée par les analystes à environ 60%. En cas de réussite, Nicox sera éligible à un paiement de 162,5 millions d’euros, soit 2,20 euros par titre.
Conservez l'action Nicox, dans l’espoir de résultats favorables dans le glaucome.