ARTICLE NICOX DU 26/03/13 A LIRE
DOW JONES NEWSWIRES
PARIS (Dow Jones)--Ce n'est pas la première fois que l'action NicOx (COX.FR) présente un fort attrait spéculatif. Mais encore une fois, les actionnaires du laboratoire de biotechnologie vont sans doute devoir se montrer patients.
NicOx a vu son cours de Bourse s'envoler ces derniers mois en raison de spéculations autour d'une possible offre d'achat du géant pharmaceutique Pfizer (PFE). Et la correction intervenue depuis que NicOx a démenti la semaine dernière avoir été approché par l'américain reste modeste. L'action s'inscrit toujours en hausse de 24% depuis le début de l'année.
Au vu du profil de NicOx, il n'y aurait rien d'étonnant à ce qu'un grand nom de la pharmacie mondiale envisage un jour un rapprochement. Déjà très présent en ophtalmologie, Pfizer pourrait s'intéresser aux nouveaux traitements expérimentaux de NicOx. Le français a également noué des partenariats avec d'autres grands groupes pour développer certaines molécules, comme Bausch and Lomb dans le traitement du glaucome ou encore Merck (MRK) dans l'hypertension.
Un potentiel qui reste à confirmer
Mais avant cela, la nouvelle stratégie de NicOx de développement dans l'ophtalmologie doit encore faire ses preuves. Après l'échec de l'anti-inflammatoire Naproxcinod, un temps considéré comme un blockbuster potentiel, racheter NicOx aujourd'hui reviendrait à mettre la main sur 77 millions d'euros de trésorerie inutilisée et sur une poignée de traitements expérimentaux à l'avenir incertain.
NicOx a certes déjà amorcé la métamorphose annoncée après l'échec du Naproxcnod auprès des autorités sanitaires américaines et européennes. Le rachat des droits sur le diagnostic de la conjonctivite Adenoplus a permis au laboratoire de recherche de comptabiliser son premier véritable chiffre d'affaires au second semestre 2012. Mais avec des ventes de seulement 60.000 euros l'année dernière, force est de constater que la mue de NicOx en société commerciale n'en est qu'à ses premiers balbutiements.
Vers un tournant en 2014
Le traitement du glaucome développé en partenariat avec Bausch & Lomb, qui vient d'entrée en phase III de tests cliniques en début d'année, semble prometteur. "Le potentiel économique d'un nouveau produit dans cette indication pourrait être de l'ordre de 500 millions à 1 milliard de dollars en ventes à maturité", estime Portzamparc dans une note d'analyse, en prenant en compte la réduction de la taille du marché que devrait provoquer le passage dans le domaine public du Xalatan de Pfizer.
Mais les résultats de cette étude déterminante pour évaluer les chances de commercialisation, attendus à la fin 2013, ne seront pas traités et communiqués avant l'année prochaine. De même, les acquisitions de portefeuilles de produits, voire de petites sociétés, envisagées par NicOx restent à concrétiser.
Pour mener à bien ses nouveaux projets, NicOx s'est dit ouvert à divers modes de financements, dont une possible augmentation de capital. Et un rachat par un acteur plus solide du monde de la santé semble un scénario tout aussi crédible.
Mais avant de se poser la question des sources de financement nécessaires, NicOx doit encore convaincre qu'il a choisi la bonne voie pour se réinventer. Et malgré l'amorce d'une nouvelle stratégie, pour les observateurs comme pour les acquéreurs potentiels, il est encore trop tôt pour le dire.
-Thomas Varela, Dow Jones Newswires;