datato ma mi era sfuggito..
EXCLUSIF ENTRETIEN NicOx a annoncé le 10 mai être en discussions avancées pour des acquisitions dans l’ophtalmologie. L'occasion pour L'Usine Nouvelle de revenir sur cette entreprise avec Mailys Ferrere, directeur d'investissement au FSI, entré au capital de NicOx en 2009.
L'Usine Nouvelle - Le FSI est le premier actionnaire de NicOx. Que pensez-vous de sa réorientation dans l’ophtalmologie ?
Mailys Ferrere - Par rapport au projet initial, ce n’était pas forcément ce que l’on imaginait. Le rationnel de notre investissement était d'aider la première biotech française à enregistrer son médicament (le naproxcinod) aux Etats-Unis, et à négocier au mieux un accord de commercialisation. Malheureusement, et c’est un risque inhérent à ce secteur, l'autorité sanitaire américaine (FDA) a demandé des données complémentaires, et des études qui n'étaient pas dans les moyens de l’entreprise. En tant qu’investisseur public, nous étions prêt à assumer le risque et nous n'allions pas la lâcher. Nous avons soutenu le management dans une réorientation stratégique. La société a du cash, un titre assez liquide. Et le choix de l'ophtalmo est cohérent car un autre produit de son pipeline a donné des résultats positifs: son partenaire a décidé de le porter en phase 3. L'ophtalmo est un marché attractif dans la pharmacie, en croissance avec le vieillissement de la population, et sur lequel il n'y a pas énormément de produits et d'innovation.
Racheter les produits d'une autre ne correspond pourtant plus du tout au profil d'une biotech !
Le choix de NicOx de se positionner sur des produits en phase 3 ou déjà commercialisés, comme avec le rachat d'Altacor, est cohérent avec son souhait initial de devenir un laboratoire de spécialité. Dès le démarrage, elle n’avait pas pu trouver de partenaire en phase 3 pour le naproxcinod, et avait décidé d’aller jusqu’au bout toute seule.
Le FSI était entré pour soutenir le lancement de ce médicament, qui n'a jamais été approuvé. Pourquoi avez-vous sous-estimé ce risque ?
Nous avons estimé, peut-être à tort, que le profil de risque était plus la taille du marché que le réglementaire. Lorsque nous en avions discuté avec NicOx, elle nous avait transmis le courrier de la FDA qui était très clair : elle n'allait pas demander d’étude supplémentaire. Mais la FDA a changé d'avis. Comme tout le monde, nous avons été pris à revers. Nous avons été très déçus. Peut-être aurions-nous dû nous dire qu’il y avait un risque réglementaire plus fort que ce que la société estimait, et creuser un peu plus. Mais elle était la moins risquée en apparence. C'est un risque d’une nature différente que le développement clinique. Et même si le FSI a vocation à investir plutôt dans des sociétés matures et rentables, nous avons fait quelques exceptions en biotech car il y a un besoin de financement très important, et cela peut créer des emplois pour demain.