ENTREPRISE - L'assureur Groupama a annoncé la semaine passée deux opérations pouvant lui rapporter près d'un milliard d'euros. Un montant qui pourrait très vite être insuffisant...
L’assureur mutualiste français Groupama est à une semaine du verdict. Il passe devant l’Autorité de Contrôle Prudentiel (ACP) le 20 décembre prochain et saura si son récent sauvetage par la
Caisse des dépôts et des consignations (CDC) portera ses fruits et lui offre une bouffée d’air.
Le 5 décembre dernier, la CDC, à travers des actions de sa filiale cotée
Icade, officialisait son intention de reprendre la participation de Groupama dans la foncière
Silic (une part de 44% valorisée à 600 millions d’euros en Bourse) et d’acquérir par ailleurs, sur ses fonds propres, près de 300 millions d’euros d’actions de préférence du courtier de Groupama, Gan Eurocourtage.
Groupama pourrait ainsi d’une part inscrire une plus-value immédiate dans ses comptes et d’autre part pouvoir redresser sa marge de solvabilité avant la fin 2011 au-dessus des 100% exigés par l’ACP, grâce à ces 300 millions de fonds.
L’inévitable S&P pourrait gâcher la fête dans la semaine
Vendredi et malgré l’annonce rassurante de la CDC, l'agence d'évaluation financière Standard and Poor's (S&P) annonçait envisager d'abaisser jusqu'à deux crans la note de Groupama, s'inquiétant de l'affaiblissement de sa situation financière, selon un communiqué publié vendredi. Un abaissement de deux crans, de «BBB» actuellement à «BB+», ferait basculer Groupama dans la catégorie dite spéculative, qu'évitent certains investisseurs. S&P prévoit de se déterminer quant à l'évolution de la note de l'assureur dès cette semaine. S&P qui a d’ailleurs jeudi dernier mis également sous surveillance avec implication négative… la CDC.
Groupama aurait toujours besoin de lever entre deux et trois milliards d’euros après ces deux opérations afin de retrouver son équilibre financier. Pour cela, il devrait céder certains de ses actifs stratégiques sans avoir toutefois à les brader sous la pression. Si l’épreuve de l’ACP est franchie avec succès, il aura en effet davantage de temps devant lui pour organiser
la vente de ses activités. Des ventes qui entraineraient toutefois des moins-values pour l’assureur.