per gli amanti del metallo giallo
un ritaglio di una quindicina di giorni fa:
Le rebond du métal jaune peut-il se poursuivre ? L'or est entré dans une phase haussière durable
Jean-Bernard Guyon
Depuis la reprise du dollar face à l'euro, force est de constater que les prix de l'or poursuivent sur leur lancée, contredisant les schémas classiques. Cette tendance sera-t-elle durable ? Les mines d'or sont-elles également promises à un bel avenir ? Jean-Bernard Guyon, gérant chez Global Gestion, s'intéresse au métal précieux depuis de très nombreuses années. Il nous livre son analyse. Bien qu'il se montre très optimiste quant à l'évolution des cours du métal jaune, il fait preuve d'une grande prudence vis-à-vis des producteurs mondiaux, confrontés à une série de problèmes plus ou moins importants selon les cas et leur nationalité. Globalement, il estime toutefois qu'il y a encore beaucoup à faire et à gagner dans le secteur.
Le prix de l'or va-t-il continuer sur sa lancée ?
Cela ne fait aucun doute. Et ce pour de nombreuses raisons. D'abord, il faut bien savoir que le métal précieux vient de vivre vingt ans de baisse. Il a entamé, depuis 2001, un mouvement de reprise susceptible de durer encore plusieurs années. Parmi les éléments moteurs : l'évolution de la demande, en constante progression depuis de nombreux mois. Au premier trimestre, elle a encore augmenté de 26 %.
A l'origine de ce mouvement, les besoins de la bijouterie, surtout indienne, mais aussi l'appétit des investisseurs pour l'or physique. A l'inverse, l'offre va plutôt en se réduisant. Le Trésor américain n'a plus vendu d'or depuis 1979 et n'a pas l'intention de changer d'attitude. Par ailleurs, les accords européens de 1999 de limitation des ventes ont été renouvelés en 2004, avec un plafond des ventes fixé à 500 tonnes par an. De janvier à avril 2005, nous avons déjà constaté la vente de 346 tonnes d'or. Cela veut dire que l'essentiel du quota a déjà été cédé, ce qui est de bon augure pour le second semestre. Enfin, le FMI, de son côté, a récemment confirmé qu'il ne comptait pas, lui non plus, vendre du métal précieux. Ainsi, je pense que le métal jaune pourrait évoluer, d'ici à la fin de l'année, dans une fourchette de 420 à 490 dollars l'once. La progression annuelle de ces prochaines années devant osciller autour de 10 %.
Et qu'en est-il de la production des mines d'or ?
Elle va, elle aussi, se réduisant. Pour des raisons logiques, les réserves de ces sites naturels s'épuisant au fil des ans. Pour endiguer cette tendance, les producteurs multiplient les explorations dans les pays les plus reculés. Mais, après de nombreuses années de faible prix de l'or, nombreuses sont les entreprises à avoir relégué au second rang les investissements. Elles ne sont donc pas, aujourd'hui, bien armées pour juguler le repli de leur production ou pour découvrir de nouveaux gisements. D'autant plus que la hausse des prix de l'énergie enfle leurs coûts d'extraction dans d'importantes proportions et érode leurs marges bénéficiaires. Elles sont, en outre, confrontées à une série de problèmes, dont la pénurie d'équipements et, surtout, la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée, le manque d'ingénieurs étant de plus en plus manifeste dans les pays retirés. Enfin, les groupes miniers souhaitant commercialiser de nouveaux sites se heurtent souvent à de nombreuses difficultés pour obtenir des permis d'exploitation. Du coup, la production des principaux acteurs mondiaux a tendance à diminuer et devrait encore faiblir ces prochaines années.
Elément technique supplémentaire : les producteurs réduisent leurs positions vendeuses à terme. La clôture des contrats existants, ou leur livraison, s'est traduite par une diminution de l'offre de 423 tonnes en 2002, de 279 tonnes en 2003 et de 424 tonnes en 2004. L'année 2005 devrait également connaître une nouvelle réduction, mais à un rythme plus faible.
Dans ce contexte, l'or apparaît-il toujours comme le refuge idéal, surtout en période de baisse du dollar ?
Quand on regarde le contexte macroéconomique actuel, force est de constater qu'il n'existe pas beaucoup d'alternative intéressante par rapport au métal précieux. A tel point que, depuis le résultat de l'élection présidentielle américaine, un certain nombre de banques centrales ont indiqué leur désir de diversifier leurs réserves de changes. Par ailleurs, l'ampleur du déficit budgétaire américain et l'important déficit récurrent des paiements courants pèseront sur la tenue du dollar, entraînant une hausse corrélative du métal jaune.
Mais, fait particulièrement édifiant depuis plusieurs mois, en dépit de la reprise du billet vert par rapport à l'euro mais aussi à d'autres monnaies, l'or poursuit son inexorable mouvement haussier, preuve qu'il a changé de nature et qu'il n'est plus totalement corrélé aux mouvements de la devise américaine. Rupture que je pense consommée pour un certain temps. Dans ce contexte, on comprend mieux pourquoi le métal jaune sert d'investissement alternatif aux obligations et aux actions.
Dans cette conjoncture exceptionnellement favorable au métal précieux, les mines d'or sont-elles des investissements judicieux ?
Comme je vous le disais plus haut, les producteurs sont aujourd'hui confrontés à une série de difficultés, assez pénalisantes. La plus importante réside actuellement dans la flambée des prix du pétrole, propulsant les coûts d'extraction à des niveaux record. En outre, les groupes sud-africains ont subi de plein fouet l'affaiblissement du dollar par rapport à leur monnaie locale, le rand, les acquisitions de matériel et la vente de la production étant réalisées en billet vert.
Cela étant, bon nombre de protagonistes ont bien compris que leur salut passait par la reprise des investissements, et plus particulièrement par celle des dépenses d'exploration. Ceux qui peuvent se le permettre ont donc décidé de ne pas lésiner sur ce poste. Cela étant, ils ne suffit pas de mettre en oeuvre de vastes programmes d'investissement, encore faut-il trouver de nouveaux gisements. Or ceux-ci se font de plus en plus rares, hormis peut-être au Ghana, au Mali ou au Pérou, les pays de prédilection du sud-africain AngloGold ou de Barrick Gold. Cette dernière est d'ailleurs l'une des seules majors du secteur à prévoir une production en hausse ces prochaines années, grâce, justement, à ses récents efforts d'exploration. A court et à moyen terme, je ne suis toutefois pas négatif sur l'ensemble de ces valeurs. D'abord, parce qu'elles se sont récemment restructurées et affichent aujourd'hui des bilans bien plus solides que par le passé ; ensuite, parce qu'elles ont mis en place des plans d'investissement qui finiront par porter leurs fruits et, enfin, parce que les difficultés qu'elles rencontrent actuellement iront en s'atténuant - hormis pour le coût de l'énergie - et qu'elles sont déjà dans les cours des valeurs « juniors ».
Quels sont donc vos dossiers favoris ?
Pour investir dans l'or aujourd'hui, il faut privilégier la diversification et les actifs les plus liquides. Les régions qui me semblent les plus intéressantes sont la Russie et la Chine, encore qu'il soit difficile d'obtenir des permis d'exploitation dans ce dernier pays. Il faut plus que jamais se montrer sélectif et investir en faisant jouer l'effet de levier. Mes dossiers préférés sont le canadien Kinross, Randgold Resources, Barrick Gold et Ivanhoe, cette dernière étant fortement implantée en Mongolie, pays tout à fait prometteur.
Propos recueillis par PASCALE BESSES-BOUMARD
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