Al di là del titolo roboante dell'articolo, non è chiaro quale sia la strategia di Groupama per la sua JV cinese:
Groupama à la conquête de la Chine
Par Aurelie Abadie | 14/03 | 09:42
Groupama s'est associé en 2012 au premier groupe industriel chinois AVIC. La filiale, détenue à part égale par Groupama et AVIC, a atteint l'équilibre financier dès sa première année.
Profiter du potentiel de croissance de la Chine rurale, tel est le pari de Groupama. Sa co-entreprise fondée en mars 2012 avec le premier groupe industriel chinois, AVIC (Aviation Industry Corporation of China), se classe ainsi au troisième rang des assureurs-dommageS étrangers en Chine, derrière les américains AIG et Liberty. Dès sa première année d'existence, la filiale a atteint l'équilibre financier, avec des résultats certes modestes (35.000 euros de résultat net). La rentabilité n'était pourtant attendue qu'en 2015, avaient indiqué les partenaires en novembre 2010 lors de la visite du président Hu Jintao à l'Elysée.
Si le chiffre d'affaires de sa filiale chinoise (92 millions d'euros en 2012) pèse peu au regard de l'activité dommages du groupe, Groupama entend cependant profiter du potentiel de développement du marché à long terme. De passage à Paris, le mercredi 13 mars, le président du joint-venture Guo Baichun a ainsi salué «la stratégie intelligente de Groupama en Chine, qui était présent dès le lancement de l'assurance agricole et a su s'adapter, contrairement à d'autres compagnies étrangères qui se sont retirées du marché».
Un assureur agricole de référence
Premier assureur français à s'être installé en Chine en 1994, Groupama a, en effet, misé sur le développement de l'assurance agricole, alors que la modernisation de l'agriculture a été érigée comme une priorité par le gouvernement chinois. Une première succursale a ainsi été ouverte en 2004, dans la province du Sichuan. La stratégie s'est encore accélérée en 2007, avec le lancement de «l'assurance agricole politique».
«Il s'agit de stabiliser le revenu des agriculteurs et ainsi préserver leur capacité future à investir», explique Yuri Narozniak, le directeur général de Groupama-AVIC. «Nous souhaitons être un assureur agricole de référence en Chine, même si nous n'avons pas la puissance de PICC ou China United, les leaders domestiques. Mais nous croyons au potentiel de ce marché, le deuxième au monde après les Etats-Unis. L'effet d'échelle et le déploiement géographique sont des moteurs puissants de développement», ajoute-t-il. Présent aujourd'hui dans quatre provinces, Groupama-AVIC veut ainsi étendre son activité à l'échelle du pays tout entier à partir de 2015.
20% de croissance d'ici à 2015
D'autres compagnies ont, elles, jeté l'éponge beaucoup plus tôt. La tâche n'est pas aisée pour les assureurs étrangers, le marché chinois étant strictement réglementé. «Nous sommes toujours corsetés par la problématique des agréments provinciaux», souligne Yuri Narozniak. L'autorité de contrôle chinoise, la CIRC (China Insurance Regulatory Commission), n'accorde en effet pas de licence nationale, mais seulement des autorisations à opérer dans une province donnée. Selon une étude du cabinet PwC parue en décembre 2012, la part de marché des assureurs étrangers en Chine stagne autour de 1,2% depuis 2004. Ceux-ci s'attendent cependant à une croissance significative de l'assurance dommages, de l'ordre de 20% d'ici à 2015.
Les espoirs se portent notamment sur l'ouverture de l'assurance automobile obligatoire aux compagnies étrangères. Tout comme Liberty et Allianz, Groupama a reçu en janvier dernier l'agrément pour se lancer sur ce marché qui pèse 70% de l'assurance dommages en Chine. Jusqu'ici, celui-ci restait exclusivement aux mains des compagnies chinoises. «Les limitations imposées sur l'assurance automobile ont empêché les compagnies étrangères de s'implanter dans les grandes villes, où deux tiers des primes sont souscrites. Cet absence de maillage territorial risque d'handicaper les assureurs étrangers pendant longtemps encore», explique Yu-Yi Fang, chargé de mission Asie chez Groupama. Groupama-AVIC espère ainsi, à terme, équilibrer la part de l'assurance commerciale et l'assurance agricole. «Mais pas avant 2019.»